La marche afghane n’est pas une simple technique de marche, c’est un art de vivre au quotidien qui engage les principales forces motrices du corps : poumons, cœur, muscles, cerveau.
Marcher n’est pas un geste, c’est une relation innée avec le corps et son environnement. Un état de l’humain vivant. C’est d’ailleurs pourquoi le fait de marcher engage autant la personne dans sa propre nature.
Déambuler, c’est affirmer son Être. Lorsque la respiration consciente est de surcroît associée à la marche, on peut dire que nous sommes reliés à la fois au Ciel par le souffle et à la Terre par la volonté de notre pas. Avec la marche afghane, on marche afghan, on marche fier. Dans le mouvement, le corps trouve son axe, justement entre ciel et terre. Il se redresse de lui-même. Le ventre et les jambes tendent naturellement leurs muscles. Le thorax s’ouvre, confiant ; le cœur vibre avec l’environnement. Nous sommes présents, unifiés. C’est l’art de marcher vers soi.
Oxygénation supérieure
L’homme contemporain respire mal, haletant plutôt que respirant. Abandonnant son respire à mi-parcours des poumons, entre cage thoracique et clavicules. Et qui plus est, dans des atmosphères confinées et polluées. La marche afghane non seulement induit une juste respiration jouant avec le ballon de l’abdomen mais aussi, se doublant du rythme de la marche, sur-oxygène l’organisme, des orteils au cerveau. Le résultat immédiat est une oxygénation du système sanguin conduisant à un nettoyage profond, une mise en disponibilité des nutriments (encore faut-il bien s’alimenter) pour toutes les cellules et les organes. La peau également reçoit cet afflux sanguin ; elle rosit et s’épanouit, nourrie de l’intérieur. Le cerveau s’éclaircit, la pensée se focalise sur ce «rien» que recherchent les «méditants», dans un bien-être flottant, désintéressé. Immensément bienfaisant.
Système subtil
Il existe bien des raisons de pratiquer la marche afghane. La stimulation des moteurs énergétiques que sont les chakras, grâce notamment à la respiration nasale propre à ce type de marche, est probablement la plus significative pour ma part, mais aussi la plus ésotérique. C’est à travers l’action des canaux subtils «ida» et «pingala», qui partent du bas de la colonne vertébrale qu’ils enlacent et se terminent jusque dans chaque narine, que se réalise une véritable dynamisation de notre corps de lumière. Cet œuf énergétique qui entoure chacun de nous et pourvoit à tous nos besoins d’Être.
La marche afghane en toutes saisons Au Québec, le changement de saison apporte un rythme des plus agréables à la pratique. Une couleur quotidiennement changeante qui multiplie les avantages et la satisfaction du marcheur «afghan». En raison de l'importance de la qualité de l’air, on sait qu’il est préférable de marcher dans un environnement le plus naturel possible. Sinon en ville, dans un parc. L’air chargé d’humidité, le froid sec, le vent aux mille odeurs fleuries constituent autant d’occasion de s’imprégner de la vitalité ambiante, de distinguer la vibrance de l’atmosphère, son goût, sa «pétulance». L’hiver étant la saison où l’air est le plus dense et donc vivifiant, sommes-nous des plus choyés au Québec. Et que dire de l’ivresse rencontrée en montage, à la mer, en forêt. Autant de lieux où le prâna est présent en quantité. L’un des plus grands plaisirs liés à la pratique de la marche afghane renvoie à la décision de marcher en toutes saisons et en tout temps. Une fois ce pacte merveilleux conclut avec soi-même, on trouve la qualité de son rendez-vous au quotidien: une marche fondamentalement bienveillante.
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«La marche afghane pour tous», Sylvie Alice Royer, Thierry Souccar Edition, 2018
Disponible en librairie au Québec et en Europe, Amazon
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